FISTON production
La table de montage SFAT modèle EM608 SR
Cette table est assez sophistiquée, sept moteurs assurent son fonctionnement.
Un moteur à courant continu asservi électroniquement sur une fréquence quartz, commande l'axe de synchro. En position "vitesse variable", la vitesse s'échelonne de 0 à 75 images / seconde.
Six moteurs à glissement indépendant actionnent les bobines réceptrices et débitrices. Un contacteur débraye éventuellement chacune de ces bobines.
Le verrouillage et déverrouillage des synchros est mécanique.
Sur la voie image est monté une visionneuse sonore. Les deux voies "son" sont bi-piste et les blocs sonores sont interchangeables.
Cette table est faite pour monter, mais également pour enregistrer des sons extérieurs et pour les mixer, c'est pourquoi la qualité sonore de cette table a particulièrement été soignée. Rien à voir avec la qualité sonore des tables Atlas, qui laissaient plutôt à désirer.
L'utilisation de cette table n'est cependant pas forcément évidente pour un non initié au montage film sur plusieurs voies. Il faut tout de même une certaine dextérité pour utiliser ce matériel.
En son temps, cette table était livrée avec 3 blocs "son" équipés de volants stabilisateurs et d'amortisseurs.
- Un bloc enregistrement-lecture bi-piste pour bande magnétique perforée.
- Un bloc lecture bi-piste pour bande magnétique perforée.
- Un bloc de lecture-enregistrement pour la piste marginale du film.
Les blocs enregistrement-lecture sont équipés de trois têtes : effacement, enregistrement, lecture. Cette disposition permet le contrôle monitoring et la comparaison direct / retour.
Chacune des trois voies de la synchroniseuse est débrayable manuellement.
Accouplé à la synchroniseuse, un compteur à 4 chiffres avec remise à zéro, marque les unités. (1 unité = 24 images)
Le niveau d'enregistrement contrôlé sur le vumètre ou à l'écoute de la tête monitoring est dosé sur chaque voie par un potentiomètre linéaire.
Sur la voie générale agissent deux potentiomètres de correction : correction des aigus +15 dB -15 dB à 12.000 Hz et correction des graves +15 dB -15 dB à 50 Hz.
Un commutateur à 3 positions permet d'accorder la tension de polarisation à la nature de la piste marginale (à l'enregistrement). Bande passante à l'enregistrement sur bande magnétique Pyral polyester PT9, à 24 images / seconde : 30 Hz à 13.000 Hz +0,5 -3 dB (Référence 0 dB à 1 KHz).
Possibilités de la Table Sfat :
1 - Lecture du son de la piste marginale pendant le visionnage du film. La tête de lecture montée sur la visionneuse délivre un son témoin de qualité médiocre.
2 - Lecture du son de la piste marginale sur le bloc marginal et enregistrement de ce son (synchrone) sur une piste de la bande magnétique perforée. Avec une remise à niveau et les filtrages, ce transfert peut donner un son plus exploitable que le son original.
3 - Transfert du son d'une piste de la bande magnétique perforée sur la piste marginale. Prévoir une perte du rapport signal/bruit, surtout si l'on compense la perte sur les fréquences aigues. Prévoir également une augmentation du taux de pleurage.
4 - Transfert d'un son d'une piste de la bande perforée, sur l'autre piste de la même bande. Excellent résultat. Mais légère augmentation du souffle.
5 - Transfert d'une piste d'une bande perforée sur une piste d'une autre bande perforée sur l'autre voie. Légère augmentation du souffle et du taux de pleurage.
6 - Mixage de trois pistes sur une. Légère augmentation du souffle et du taux de pleurage.
7 - Repiquage d'un son extérieur sur une piste de la bande magnétique perforée. Aucune différence de qualité décelable à l'oreille.
8 - Repiquage d'un son extérieur sur la piste marginale du film. Légère augmentation du souffle.
Petit problème de synchronisation :
Afin de diminuer le taux de pleurage, le constructeur a monté sur ses blocs des bras amortisseurs entre les têtes et la synchro. Selon la charge imposée pour le couple de la bobine débitrice, plus ou moins pleine, l'angle du bras oscillateur peut dérégler la synchronisation d'une image ou deux. Pour éviter ça, dans les opérations de montage il est préférable d'éviter le chemin des basculeurs. De plus, il faut veiller à ce que la charge des bobines débitrices soit sensiblement la même sur chacune des voies lors des opérations de mixage.
(d'après documentation Sfat, et "Cinéma" de Michel Karlof Editions Denoël)
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