Dans la série........

Arrêtez le massacre !

FISTON production teste les laboratoires de transfert film > vidéo

Résultats du test concernant un des plus grand laboratoire : KODAK

 

ANALYSE :

 

Il s'agit d'un test proposé par Kodak, afin de juger de la qualité de leur travail.

Cette société a refusé de communiquer tout renseignement relatif à cette prestation, y compris sur le matériel pour y parvenir. Aucun renseignement ne doit sortir du laboratoire, c'est paraît-il " secret ".

La seule concession, est la possibilité de faire un test sur une petite bobine de 15 mètres. Je signale tout de même que ce test était facturé 250 francs de l'époque, par Kodak. Ce qui devrait faire environ 80 euros aujourd'hui.

Quoi qu'il en soit, il vaut mieux perdre 80 euros, et savoir exactement où on met les pieds !

On comprend mieux ensuite, pourquoi ce travail est entouré de secret.

 

 

Le film provenant du laboratoire de développement Kodak, a été confié au laboratoire Kodak de transfert film > vidéo.

L'examen de la pellicule montre de nombreuses poussières de surface, accompagnées de fines rayures de frottement, surtout en début et en fin de bobine. Deux perforations éclatées au niveau de la collure amorce / film.

Le visionnage de la cassette n'apporte pas une grande satisfaction, c'est le moins que l'on puisse dire. La réputation de Kodak méritait mieux. Sur le niveau de blanc, suivant la mire de barres Kodak, on constate une variation colorimétrique correspondant probablement à un rattrapage automatique de gain, du blanc chaud, on passe brutalement au blanc très vert.

La première mire est également de dominante verte, comme toutes les images en noir et blanc de ce test. Cette dominante est accompagnée d'un gain beaucoup trop fort. Le niveau de noir est fluctuant, et la définition de l'image est animée d'un pompage permanent. Dans ce dernier cas, il est probable que le presseur de couloir du télécinéma, était mal réglé puisqu'on constate également une instabilité de l'image. A moins que l'usure du bloc à griffes en soit la cause ?

La seconde mire permet de voir que le centrage hauteur/largeur est correct. La très mauvaise définition s'explique par un gain extrêmement poussé, les fins détails disparaissent. Les blancs sont écrêtés, tandis que les niveaux de noirs sont fluctuants, et particulièrement celui du vert est trop décollé.

Le pompage de la définition est permanent sur toute la durée du test.

La troisième mire est illisible tellement le gain est poussé, là aussi la dominante verte est flagrante.

La quatrième mire montre une définition de 240 points / ligne, c'est juste du VHS moyen.

La charte couleur de l'image suivante est excessivement mauvaise. Les couleurs sont désaturées par un excès de gain. Les carnations de l'image test, sont absentes.

La mire suivante est encore plus laide que les autres, les couleurs sont méconnaissables, et les détails de l'image ont disparu. En cinéma, on appelle ça " un fromage blanc ". Il est tout à fait impossible de distinguer le rouge du magenta.

Le plan sous-ex d'un diaph, passe presque correctement, alors que le télécinéma n'a pas été capable de corriger le plan sur-exposé d'un diaph, il apporte même un pompage de niveau important en début de plan.

Le plan suivant du film, montre une superbe image de fleur, malheureusement le télécinéma de Kodak donne une pâle idée de cette image. Les couleurs sont désaturées avec une nette dominante magenta. Il est difficile de reconnaître les géraniums.

Le plan suivant est une horreur, l'original film est pourtant très agréable à regarder, ce sont des images du centre ville, mais le transfert a totalement dégradé l'image. Le gain est tellement poussé, que même les fenêtres des façades ont disparu. L'image est totalement brûlée. Le ciel bleu de ce jour là est remplacé par un blanc écrasant qui aurait tendance a un accrochage rouge par saturation de la cible. Tous les plans du centre ville ont cette même caractéristique. Le clocher de l'église s'efface dans le ciel, les couleurs sont pratiquement inexistantes.

Le plan qui suit est à nouveau une fleur, une très jolie pensée jaune d'or, malheureusement l'image sur la cassette a perdu sa belle couleur jaune, on retrouve avec un beige délavé dont un pétale est blanc avec des accrochages par saturation, rouges.

Les pâquerettes ne sont plus que des taches blanches, le centre qui est pourtant jaune, a complètement disparu.

Le plan suivant est une pendule, il fait 14 secondes, les neuf premières secondes sont complètement brûlées, non seulement on ne distingue pas les minutes, mais les chiffres sont à peine visibles. Il a fallu neuf secondes pour attendre que le télécinéma veuille bien faire une correction, et cette correction montre une dominante jaune.

Le plan suivant est une poupée, les détails de son visage sont invisibles, l'image est une bouillie de rouges. Le plan rapproché passe un peu mieux, mais toujours trop fort en niveau.

La carte postale qui suit, passe un peu mieux, elle est à la limite de l'acceptable. Ceci s'explique par le fait que la densité est assez uniforme.

 

POUR RESUMER :

Ce travail est inacceptable pour un laboratoire comme Kodak. Le film est revenu poussiéreux, le transfert est très décevant, couleurs désaturées, gain beaucoup trop fort, manque de fixité, définition affligée d'un pompage permanent, etc....

 

J'avais téléphoné à Kodak il y a deux mois, pour savoir sur quels matériels les transferts se faisaient ? Quelqu'un m'a répondu " on n'a pas le droit de le divulguer, et il est interdit de parler aux techniciens, mais vous pouvez confier une petite bobine pour faire un essai ". Réponse vraiment très curieuse....

 

Est-ce bien Kodak qui se charge de ce travail ?

Si les transferts se font bien dans les laboratoires Kodak, alors c'est que Kodak n'est plus Kodak, et l'on peut penser que cette marque prestigieuse disparaîtra forcément un jour ou l'autre.

 

michel RICHARD

fiston-production@foufou.net

 24 août 1999

Test destiné à la presse spécialisée, ainsi qu'à la diffusion sur internet.

Photos et film, disponibles.

 

 

Quelques extraits de la bande VHS :

 

 

 

Tout d'abord le niveau de blanc :

 

 

 

 

Mire n° 1

 

Mire n°2

 

Mire n° 3

 

Pour terminer, quelques images de la cassette :

 

 

 Retour sur la page transferts

 Retour sur la page d'accueil.

fiston.production@free.fr